POURQUOI J’AI ÉCRIT CE LIVRE
J’ai écrit ce livre pour ne pas passer à côté d’une méthode qui fonctionne depuis 16 ans dans les écoles de Rapallo, en Ligure.En 2015, lorsque les enseignants des écoles ont demandé à participer, la Municipalité nous a fait attendre sa réponse de financement, jusqu’à Noël ; ainsi, en janvier suivant, la Coopérative décide de financer elle-même le laboratoire Tissons nos Histoires, pour satisfaire les demandes des professeurs. Pendant 5 mois nous avons pu satisfaire les classes. En septembre 2016 la Municipalité n’a pas réitéré la volonté de soutenir cet atelier valable pour les écoles de Rapallo, j’ai donc décidé d’écrire le livre pour ne pas oublier une méthode de gestion de groupe à l’écoute et à l’expression des élèves sur des sujets sensibles et personnels problèmes.
Ce livre raconte aux professeurs, comment faire les ateliers eux-mêmes. Il explique surtout comment créer l’environnement nécessaire à un bon échange, une écoute et une participation active efficace, comment privilégier la parole de chacun, sans jugement. Il donne une méthode réutilisable pour n’importe quel sujet. Et comment construire de nouveaux parcours, sur de nouvelles thématiques.
QUELLES QUESTIONS TRAITENT L’ATELIER jouer et se comprendre ?
Certains parcours sont liés à notre territoire et au respect de ses ressources : la nourriture, le bien commun ; d’autres parcours sont liés à notre moi intérieur : Pinocchio, le voyageur, les droits ; d’autres encore sont une ouverture sur le monde et ses richesses : monde arabe, Albanie, Amérique latine, Liù, autour du monde ; un parcours spécifique mène à la compréhension de la différence entre violence et conflit, à la gestion de la colère, à la conscience de l’autre comme sujet ayant les mêmes besoins.
Les thèmes traités répondent aux objectifs pédagogiques de l’école : apprendre la géographie et l’histoire du monde, respecter les personnes et le point de vue d’autrui, respecter les règles de la coexistence civile, valoriser la diversité, être conscient de ses droits et devoirs.
POURQUOI SOUTENIR L’ATELIER DANS LES ÉCOLES ?
Il offre la possibilité à une classe de rester groupés, favorisant ainsi la connaissance mutuelle, donc le bien-être du groupe classe. Ce sont des enfants, école primaire et collège qui le disent dans l’évaluation de fin de parcours : nombreux sont ceux qui disent que le point le plus positif de l’atelier a été d’être ensemble, toute la classe, pour discuter et vivre une expérience, ensemble. Cette raison donne une grande valeur à notre atelier et aussi à la ville car il est de son intérêt que les enfants, citoyens, apprennent à se sentir bien, nous écoutent, nous respectent. Les professeurs eux-mêmes confirment ce point bénéfique pour leur classe, au-delà du thème du parcours lui-même.
Cet atelier est une réponse à la CRC la Convention des Droits de l’Enfant, en Europe et dans le monde, qui souligne la relation inextricable entre le développement inclusif et la réalisation des droits des personnes mineures, car il privilégie l’attention à chaque participant en tant qu’individu précieux et enseigne aux participants l’importance d’inclure (ne pas exclure) tout le monde, afin de respecter ses propres droits et ceux des autres. De plus, avec les parcours sur le Bien Commun et sur l’Alimentation, nous améliorons considérablement la sensibilisation à la gestion durable des ressources naturelles.
QUEL BÉNÉFICE POUR LA VILLE ?
La ville a tout intérêt à avoir des écoles où les enfants se sentent bien. Étant le lieu de passage de toutes les familles, l’école doit offrir un service de qualité, qui garantisse la paix de la ville. Et c’est le point de départ d’un bon avenir. C’est-à-dire favoriser dans les relations avec une certaine sérénité Cela s’apprend en partie à l’école et dans les activités parascolaires. L’atelier “Jouer et se comprendre” est l’un des nombreux outils pour permettre tout cela. Il propose un service original grâce à sa méthodologie et sa pédagogie : il donne de la place à tous les enfants sans exclusion, voire elle la combat, grâce à des jeux et activités organisés de manière à développer la connaissance de soi et des autres, l’expression et l’écoute.
Cet écrit “Connais-toi toi-même et il n’y a pas de défi que tu ne pourras relever” dans le temple d’Apollon à Delphes, nous rappelle que reconnaître nos limites et nos imperfections, n’est pas un reniement de soi mais une acceptation et invitation à se dépasser, ainsi qu’une porte vers la tolérance, la patience, la persévérance, des autres. Ce qui se passe à l’école se reflète ensuite dans les rues.
La ville a tout intérêt à donner aux élèves et aux enseignants, les moyens de se former au respect, à la reconnaissance de soi et des histoires des autres. En finançant les ateliers, elle gagnera en espace publique plus serein car plus conscient.
QU’ENTENDONS-NOUS PAR “JOUER”
Si vous cherchez sur internet avec le mot vous trouverez de nombreuses activités liées au monde des enfants, mais c’est en réalité une activité très sérieuse ! Jouer signifie se relier, imiter, développer des habilités, se confronter. Cela implique un mélange d’action et d’engagement. Dans notre contexte le jeu est lié aux autres, celui qui vient d’un autre pays, d’un autre immeuble, d’une autre religion, ou à un contexte, le conflit, la maison, la sculpture, le voyage. Dans l’action du jeu ce qui compte c’est la finalité du jeu, en collaborant pour jouer, on oublie ce qui peut nous déstabiliser et on donne le meilleur de soi, pour réussir. Le jeu permet donc de (se) connaître.
Je tiens à préciser que “Jouer et se comprendre” tient précisément à faire faire un jeu avec le groupe (la classe ou l’équipe) ou des binômes ! Ce sera le levier pour développer des stratégies, chercher des idées, observer, connaître le style de réaction de soi et des autres, sans chercher à le savoir. Et au final, nous aurons gagné une compréhension des autres, de soi, d’une situation.
Ainsi grâce à cet espace-temps de réflexion et de jeux, la gestion des conflits se modifie, se résout parfois d’elle-même, ou en tout cas des situations compliquées se débloque !
ENGAGEMENT PERSONNEL
J’espère que ce livre pourra s’inscrire non seulement dans la mémoire, mais dans le travail toujours formidable de favoriser l’acceptation et l’ouverture d’esprit envers les personnes d’origines diverses. Gandhi disait qu’il faut être le changement que l’on veut voir dans le monde, ce livre est un de ces changements, mon engagement pour la dignité de chacun : un monde où l’on peut parler et être ensemble, avant de juger.
QUI SUIS-JE ?
Je suis Anne Cholin, mère de trois enfants, maintenant adultes, sœur de 7 frères. Née en France, j’ai étudié les technologies et travaillé dans le dessin technique, mais j’ai ensuite choisi d’activer mon dynamisme vers des actions sociales, notamment en développant des activités destinées aux enfants. J’ai vécu en Angleterre pendant trois ans, ma première émigration, où j’ai consolidé un sentiment d’appartenance au monde comme un espace unique pour chacun, peu importe où on naît. Immigrée en Italie en 2005, alors que les permis de séjour étaient encore nécessaires même pour les Européens, il y a 15 ans, c’est dire combien de pas en avant a fait l’Europe !
Le livre JOUER ET SE COMPRENDRE a été créé à l’origine pour donner aux enseignants un outil d’accueil des immigrés. Il se nomme en italien “Storia d’Intrecci – intrecci di storie” (Histoire de métissage – Tissons nos histoires)